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.... Les villageois avaient abandonné les gradins et s’étaient éparpillés dans les sous-bois en brandissant des pancartes sur lesquelles chacun avait inscrit un seul mot : “Liberté “, afin qu’ils se reconnaissent et s’offrent les uns aux autres sans distinction d’âge, de parenté ou de sexe. en une gigantesque et commune offrande aux Dieux de toutes les civilisations passées et à venir.


Les vieux, très vieux,racontaient leur vie à ceux qui voulaient savoir comment cela se passait à leur époque, les auditeurs écoutant stupéfiers en apprenant que l’amour n’était pas différent dans ces temps lointains pour eux, il était simplement devenu un peu plus avouable, plus transparant.

Dans cette gigantesque mêlée, des femmes qui avaient vu partir leurs maris vers d’autres femmes, hommes, jeunes filles ou garçons , avaient par contre su retenir près d’elles leurs fils et criaient à l’adresse des pédophiles et autres chasseurs pervers :

“Il est à moi, il en sort, il y retournera, mais vous ne l’aurez pas “

...puis devenait à son tour la prédatrice qu’elle redoutait tant.

Seul celui-ci espérait que la scène se répéterait pour retrouver la chaleur de ce qu’il espérait, rêvé et qui en se réalisant cette nuit lui ouvrait le droit à d’autres plaisirs.  

Des pères qui ayant retrouvé leurs filles avaient fini par les convaincre, ces dernières se laissant faire, pour que les copines qui regardent en soient jalouses. 

 

Mères, Pères, Fils, Filles, s’appliquaient à réécrire la mythologie et Œdipe, aveugle pour l’éternité, ne sut pas que l’histoire de sa vie continuait à se répéter sans cesse.

 

Des hommes et des femmes qui ne se demandaient pas ce qu’ils faisaient là, regardaient ce spectacle irréel et n’étaient pas surpris qu’il soit ce qu’il est, mais, n’ayant pas le courage d’y participer se satisfaisaient seuls , avec rage ,comme pour se punir de leur solitude. Des jeunes et même de trop jeunes garçons ou filles, les contemplaient de leurs yeux innocents, curieux de ces hommes et de ces femmes s’enivrant dans des mouvements encore inconnus par eux. Certains, vite instruits, par cette folie générale, s’étaient par instinct retrouvés en faire autant au premier venu, quand ce n’était pas l’inverse.


La sœur religieuse, gouvernante de Cure de son état, courait vers le premier homme libre pour offrir son corps avant de courir vers le suivant comme pour rattraper le temps perdu en chantant la gloire de celui qu’elle espérait chaque nuit,  celui qui  redescenderait sur terre pour la rejoindre dans sa couche et remplacer sa main emprisonée dans les profondeurs de son être.


Le curé du village courait lui aussi, d’un homme à un autre soulevant de temps en temps sa soutane et se demandant comment avait-il pu perdre tout ce temps et ne se contenter que des confesses et de ses questions  de plus en plus directes pour que l’histoire contée accélère le mouvement de sa main sous une soutane noire comme le diable.

Puis... vite, avant que cela ne se perde, il tendait  le Ciboire pour récolter la semence  de vie en criant :

“C’est un don Divin, il ne faut pas le perdre, dimanche prochain c’est jour de confirmation “.


 Dans un coin du bois, à l’obri d’un vieux chêne , une forme qui se voulait humaine mais se trahissaint par des excroissances à peine cachées sous une mitre noire,réalisait à la vue du spectacle, que son temps était révolu. L’enfer n’était plus son royaume, celui des humains l’ayant surpassé.


Alors que Dieu, assis tout en haut des gradins regardait Ses Créatures en se lamentant sur son propre échec de Créateur, en se demandant que faire pour effacer de la surface de Sa Terre, ces Créatures sans foi et sans Sa morale à Lui, et à Lui seul, le Grand et Unique Créateur, alors qu’il savait très bien, n’était-il pas Dieu, que hors de Sa volonté, rien de pareil n’existerait et qu’il était déjà trop tard pour qu’il répare Ses erreurs, pour qu’il fasse quoique ce soit,pendant que la Terre,Sa Terre à Lui, continuerait à tourner pour le temps qui lui restait ;

...cette nuit, plus l’ Éternité.

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